Foulant les rues de Nantes depuis une vingtaine d’année, Olivier et Anne forment un couple qui essaye « de consommer bio, de privilégier les transports en commun, la marche et le vélo pour nous déplacer. Nous privilégions autant que possible l’économie circulaire, les circuits courts, l’achat en vrac » explique Olivier, photographe de profession. Anne, quant à elle, s’est engagé professionnellement dans le milieu associatif socio-culturelle. Elle agi également depuis quelques année en faveur de la cause écologique, en « contribuant à l’éducation au développement durable, à travers le CPIE Ecopôle. »
Depuis 2017, leur résidence c’est doté d’un composteur collectif qui répond au doux nom d’ « Aqueducs » et c’est Olivier qui en est le référent. Voici un « trois questions à … » Olivier et Anne !
Olivier et Anne, 3eme et 4eme sur la gauche
Quelle est l’histoire d’ « Aqueducs » ?
Olivier : « Lorsque nous avons emménagé dans la résidence, j’ai tout de suite vu le potentiel pour un composteur partagé (terrain propice, nombreux logements). J’en ai parlé au Conseil Syndical qui m’a dit qu’un projet de composteur avait été lancé sans succès, quelques années avant notre arrivée. Et que les membres de ce conseil étaient maintenant d’accord pour qu’on relance cette action. Je suis donc logiquement devenu référent sur ce projet (…) Maintenant, il y a environ 25 foyers (sur 72 dans la résidence) qui compostent, de façon plus ou moins assidue. Apparemment, c’est un « ratio » supérieur à la moyenne, c’est une satisfaction. Les plus jeunes ont 25 ans, nos doyens ont plus de 90 ans !
Le composteur est ouvert le samedi de 10h30 à 11h30, et c’est un peu comme la place du village ; on vient aussi pour discuter de la vie de la résidence, pour sortir les enfants, venir avec le chien qui prend sa ration de caresses ! ou encore prendre des nouvelles d’autres résidents.
Régulièrement on profite de ce temps de rencontre pour organiser un » temps convivial » à l’occasion de la galette des rois, d’un changement de saison, d’un anniversaire ou de tout autre événement de la vie. »
Qu’est-ce qui vous plait dans le compostage partagé ?
Anne : « C’est un coût en moins pour la collectivité, et il y a un impact environnemental. Le compostage est notre façon de participer, à notre échelle, à la réduction de ces coûts et de ces impacts. A l’usage nous avons découvert que le composteur est aussi le point de rencontre où les utilisateurs viennent parler de tout et de rien, le samedi matin. Cela simplifie certains aspects de la vie dans la résidence, et permet de répondre à des questions sur la vie de la copropriété. De plus, on a vu dès le démarrage du compost que le sac poubelle s’allégeait – ça s’est vérifié : on achète trois fois moins de sacs poubelles qu’avant ! Et on a constaté également que l’odeur du sac poubelle n’était plus « mauvaise », en remarquant que le seau à compost ne dégageait pas de mauvaises odeurs pour autant. »
Olivier : « En tant que référent de site, j’ai un petit côté » organisateur « , hérité d’une ancienne vie professionnelle, et j’aime bien le mettre en action quand je peux. Être référent me permet aussi de m’informer sur la technique du compostage, grâce à notre maître composteur, et de transmettre ce savoir aux utilisateurs. Je peux aussi répondre aux objections toutes faites (et fausses !) de futurs utilisateurs qui n’osent pas se lancer, comme » ça sent mauvais « , » ça attire les rats « , » on ne peut pas y mettre de viande « , etc. »
Un dernier mot ? Un souhait ?
Anne : « j’apprécie de voir nombre de nouveaux habitants dans la résidence, propriétaires ou locataires, s’intéresser au compost. On y vient d’abord pour le côté pratique de se débarrasser de déchets de cuisine, et on y trouve « un petit quelque chose en plus », qui simplifie la vie dans la résidence. On parle jardinage (on a même installé des jardinières non loin du compost), réparation de vélo (Olivier a fait une permanence réparation de vélos sur un temps de permanence compost), et on organise les moments conviviaux. Très rapidement après l’installation du compost, des résidents ont fabriqué une boîte à livres, qui vit assez bien. Les idées et les choses circulent. On se dit que ça va mener vers d’autres idées, d’autres actions… »